Mon aventure avec le Paris Saint-Germain !

Salut à toi fidèle lecteur !

Alors as-tu eu l’occasion de venir voir l’une ou l’autre de mes expositions ? J’espère que oui ! Si c’est le cas n’hésites pas à me faire un retour, bon ou mauvais, c’est toujours enrichissant.

Alors ça fait quelques mois que je te tease une grosse surprise qui va arriver et bien ça y’est ! On y est c’est ma Carte Blanche avec le Paris Saint-Germain ! Alors si tu suis mes réseaux sociaux, tu as surement dors et déjà vu ces photographies. Le but de ce texte est de raconter un peu comment ça s’est fait…

Ici c’est Paris !

Ici c’est Paris !

Tout a commencé en mai dernier quand la super agence It’s Happening a fait passer une petite annonce sur Facebook disant :

Capture d’écran 2019-03-24 à 15.38.19.png

Évidemment, j’ai tenté le coup. Et là double surprise. Dominique Blime-Thébault (la boss) me rappelle pour me dire que mon profil l’intéresse et en plus les projets artistiques en question sont une participation à la carte Blanche du PSG.

Alors qu’est-ce que la Carte Blanche ?
Chaque année le PSG invite plusieurs photographes, qui ne sont pas spécialisés dans le sport, à priori, à produire une série “artistique” sur un ou plusieurs matchs du Paris Saint-Germain.

Donc revenons en à nos moutons. Tu imagines bien ma joie en découvrant que non seulement je vais peut-être avoir ma chance mais qu’en plus c’est un projet pour le PSG (dont je ne me cache pas d’être un fan depuis très longtemps). Si j’ai réussi à convaincre Dominique, encore faut-il convaincre le club. Il me faut donc présenter un projet de série photo.
Je planche sur quelques idées que je soumets à Dominique, la première, bien plus proche de mon travail sur la France Vraie, n’est malheureusement pas réalisable (du moins pour l’instant ;p). Mais la seconde est celle que tu as pu découvrir.
En effet ! J’ai besoin, dans mon expression, que mes photos portent un message, du sens, en plus de leur esthétique. J’avais donc cette idée, en cette année de coupe du monde féminine et post MeToo, de mettre les femmes à l’honneur en leur attribuant la même place que les hommes : Parité.
Mais ne crois pas qu’il a été simple de convaincre le PSG car j’ai du attendre de longs mois et c’est fin septembre, en plein tournage de Mademoiselle, que j’ai eu la réponse tant attendue. En effet, mon idée était ambitieuse techniquement et il y avait quelques réserves quant à sa faisabilité par un photographe sans aucune expérience dans le sport. Mais grâce à l’appui de Dominique et de Bruno Marchand (en charge du digital au PSG), j’ai eu ma chance. De la même manière pour me garantir d’avoir suffisemment de matière, on m’a tout de suite proposé de venir faire des photos sur 4 matchs (2 matchs hommes et 2 matchs femmes) avec une option sur une 3ème session si c’était nécessaire. De mon côté j’étais à la fois surexcité et bien stressé, car je ne savais pas où je mettais les pieds.

Et de fait, il me manquait un élément primordial pour ma réussite : Du matériel !
(Le paragraphe suivant va traiter de technique photographique donc si ça ne t’intéresse pas tu peux le zapper)
Car pour faire de la photo de sport, il est évident qu’il faut être équipé spécifiquement. En effet, les joueurs vont vite et il faut pouvoir figer leurs mouvement sen rafales. Un stade, même s’il est bien éclairé, n’offre pas une lumière optimale. Et on est souvent loin des joueurs, ce qui nécessite d’avoir des focales longues comme le bras. Bref, photographe de sport c’est une technique toute particulière et des investissements conséquents en matériel. Évidemment, ce projet étant ponctuel, je ne vais pas investir les quelques milliers d’euros nécessaires à pouvoir prendre ces photos. Et la location de matos est problématique car je ne shoot que très peu de temps (un soir à chaque fois) mais étalé sur plusieurs semaines (cf. les 4 matchs).
Reste donc le prêt. Mais bon, on va pas se mentir je n’ai pas de photographe équipé avec ce type de matos autour de moi. Et même juste un objectif c’est compliqué car je shoot sur Fuji X, gamme d’appareils bien moins répandues que Nikon ou Canon. Mais c’est là où c’est également ma chance. Car j’ai eu l’audace de contacter Fujifilm France et ils ont décidé de me soutenir en me prêtant un Fujinon XF 100-400 f/4,5 - 5,6. (l’objectif spécialisé sport et nature pour aller sur mon boitier)

En gros c’était ça ma config…

En gros c’était ça ma config…

merci Fuji !

merci Fuji !

Et franchement cet objectif est une tuerie. Même s’il est lourd et imposant, avec un monopod, et sa stabilisation intégrée je n’ai eu quasi aucun souci de tremblement même à 400mm. Son autofocus arrivait à suivre les changements d’appui de Neymar sans sourciller. Et puis le boitier (Fuji XT2) m’a permis de monter dans les hautes sensibilités sans que ça bruite (toutes les photos de la série ont été prise entre 4000 et 6400 ISO !) et si parfois j’ai été gêné par des obstacles m’empêchant de faire la mise au point au bon endroit (typiquement le filet du gardien), c’est vraiment la technologie qui a permis de palier à mes lacunes techniques. Et tout ça avec une configuration bien moins imposante que celle des mes “collègues” qui shootaient au réflex pendant le match avec des boitiers et des objectifs vraiment monstrueux en terme d’encombrement. Car faire de la photo de sport c’est pas évident. Il faut anticiper où va se trouver le ballon, savoir à l’avance quel joueur va recevoir, car c’est cette petite anticipation qui va te permettre d’avoir la demi-seconde nécessaire pour ajuster le réglage et déclencher au bon moment.
Le pire c’est quand on anticipe le but (et j’ai shooté PSG-Guingamp où il y’en a eu 9 !). On sait que l’attaquant va frapper, on déclenche en rafale, on suit le ballon, qui part au fond des filets, puis on revient vers le buteur pour saisir son expression, tout ça, un peu en fermant les yeux et en priant qu’il y’en ai une ou deux de réussies. Bref, pour un néophyte comme moi ça a été une expérience aussi unique qu’intense !
Voilà, et je pense que si j’ai pu réussir ma série c’est en partie grâce au matériel que j’avais et donc au généreux prêt de Fujifilm France.
(NB : Fujifilm ne m’a pas demandé d’écrire ce retour élogieux en échange du prêt qui était sans condition. C’est vraiment un retour d’expérience spontané, mérité, pour tout ceux qui voudraient s’essayer à la photo de sport).

Rafraichissant !

Rafraichissant !

Voilà pour l’aspect technique. Concrètement j’ai fait cette série en 4 matchs, entre le 17 octobre pour le 1/8e de finale aller de LDC des filles contre Linköpings FC (2-0) et le samedi 19 janvier avec le score fleuve des garçons contre Guingamp (9-0). en gros j’ai fait environ 5000 photos par match. Si comme précisé plus haut, je me suis plutôt bien sorti des prises de vue (j’imagine pas la galère que ça devait être à l’époque de l’argentique), j’ai découvert un autre aspect fou de la photo de sport. A chaque fois qu’on appuie sur le déclencheur ce n’est pas une photo mais entre 8 et 30. Ça fait une quantité d’information à trier, à regarder, à classer tout simplement titanesque. La postproduction est donc un tout autre enjeu ! Surtout dans mon cas.
Et oui ! Car si je n’avais fait des photos que sur un match et que je ne devais sélectionner que les 15 meilleures, certes ça serait du boulot, mais ça serait facile. On procède par élimination et à la fin on se retrouve avec sa série. Là je me suis retrouvé avec 20 000 photos, et hors de question d’en écarter une. Ça se trouve j’ai la même action, dans la même pose, dans le match des hommes. Du coup il a fallu, après avoir éliminé les photos ratées, que laborieusement je classe chaque image en fonction du type d’action, d’échelle, du nombre de joueurs visibles : tacle, dribble, duel, chute, frappe, centre, faute etc… Petit à petit je me suis retrouvé avec une base de donnée avec d’un côté les filles et de l’autre les garçons. Et là, ça devient une sorte de memory géant ou on regarde tour à tour chacun des dossiers et on essaye de faire des paires.

Au final, sur 20000 photos j’ai réussi à sortir une soixantaine de paires. J’en ai effectivement traitées 40 puis j’en ai sélectionné 25 pour le PSG. C’est ces 25 images que tu as pu voir.

Voilà pour mon petit retour de cette incroyable expérience que j’ai adoré faire. Si c’est loin de mon style habituel ou de ma zone de confort j’en suis d’autant plus fier ! J’espère que la série vous plaira et qu’elle interpellera sur le fait qu’il n’y a aucune raison que la seule différence entre ces matchs soit le nombre de personnes en tribunes ! Cette année c’est la coupe du monde Féminine en France alors profitons en et allons soutenir les filles aussi !

Merci encore au Paris Saint-Germain et à l’agence it’s Hapening pour m’avoir fait confiance sur cette Carte Blanche.

Voilà, sinon c’est quoi la suite? Bah, si tu es sur Lyon je fais l’exposition Polalux du 5 au 7 avril avec une série faite au Polaroid. Donc changement de style assez radical ! Donc viens c’est au 114 quai Pierre Scize 69005 Lyon et j’y serais pour boire des coups pour le vernissage.

Voilà c’est tout pour aujourd’hui (et c’est déjà pas mal). Je te laisse avec quelques unes des images qui auraient pu faire la sélection mais que je n’ai pas retenue pour voir ou revoir les autres c’est ici :

http://carteblanche.psg.fr